Comment mesurer la performance logistique ?

Pour rester compétitive, la chaîne logistique doit constamment s’améliorer. Elle doit, pour cela, être capable d’évaluer l’efficacité de ses processus et de ses ressources. L’objectif est d’offrir au client final un service d’une qualité maximale en minimisant l’emploi de ressources humaines, matérielles et financières. Pour y parvenir, tous les acteurs de la Supply Chain doivent mesurer la performance logistique sur leur site. C’est capital, car, selon leur place dans la chaîne logistique, les processus des uns influent inévitablement sur ceux des autres. C’est pourquoi il est essentiel de savoir comment mesurer la performance logistique à chaque étape de la Supply Chain.

Qu’est-ce que la performance logistique ?

La performance logistique désigne la capacité de la Supply Chain à satisfaire ses clients de manière optimale tout en consommant un minimum de ressources. Elle concerne donc l’approvisionnement des matières premières, la production, le transport, le stockage et la livraison.

La performance implique, pour chaque site logistique, un grand nombre de processus. À titre d’exemple, dans l’entrepôt, elle s’applique aussi bien à la gestion des stocks qu’au choix de la méthode d’emballage professionnel. Le filmage ou le cerclage d’une palette influence donc la performance de l’entrepôt logistique.

La performance logistique repose sur quatre piliers : le temps, les coûts, la productivité et la qualité de service. C’est la maîtrise de l’ensemble de ces paramètres qui rend la Supply Chain performante.

KPI logistiques : les outils de mesure de la performance

L’acronyme KPI désigne les « Key Performance Indicators » ou, en français, les indicateurs clés de performance. Appliqués à la logistique, ces outils servent à mesurer l’efficacité des processus en place tout au long de la Supply Chain.

Sur la base des quatre piliers de la performance logistique (temps, coût, productivité, qualité de service), on peut différencier les KPI liés à chacun d’entre eux.

  • Les indicateurs financiers permettent de surveiller le coût d’exploitation de l’entrepôt. Cela comprend la valeur du stock, l’espace de stockage occupé ou le taux de rotation des marchandises.
  • Les KPI de productivité comparent la production aux ressources employées pour réaliser l’opération logistique. Cela comprend, par exemple, l’analyse du coût de la main d’œuvre au moment de l’entrée des produits dans l’entrepôt logistique ou le nombre de charges transportées par un engin de manutention sur une opération.
  • Les indicateurs de performance liés au temps incluent notamment la durée des processus dans l’entrepôt logistique, ainsi que le respect des délais de livraison.
  • Les KPI de qualité comprennent, par exemple, le taux de commandes livrées à temps ou le nombre de marchandises endommagées. Ils visent à améliorer la qualité de service de l’entrepôt logistique.

L’ensemble de ces indicateurs peuvent concerner tous les acteurs de la Supply Chain. On distingue donc des KPI logistiques différents selon les domaines de compétence impliqués.

KPI d’achat : mesurer la performance de l’approvisionnement

L’approvisionnement est le premier maillon de la chaîne logistique. Elle inclut la recherche des matières premières et leur livraison au site de production, seconde étape de la Supply Chain. Pour mesurer la performance de l’approvisionnement, on utilise des KPI d’achat. On peut notamment citer :

  • Le lead time : en logistique, le lead time correspond au nombre de jours écoulés entre la date de la commande et la date de livraison. Ce KPI est essentiel, car il a un impact sur tout le reste de la chaîne logistique. Un lead time trop long peut donc nuire à la satisfaction du client final.
  • La non-conformité des fournisseurs : ce KPI est un taux qui permet de mesurer l’efficacité des fournisseurs. Il correspond au nombre de commandes reçues hors des délais initialement annoncés par rapport au nombre de commandes total. S’il est élevé, cela a une conséquence négative sur la performance de la Supply Chain, en causant notamment des retards de production.

KPI de transport : mesurer la performance des flux logistiques

Analyser les KPI de transport est essentiel pour mesurer la performance des flux logistiques tout au long de la Supply Chain. C’est particulièrement important pour la logistique du dernier kilomètre. Il s’agit d’un enjeu capital, car c’est la plus coûteuse, la plus complexe et la plus stratégique, étant donné qu’elle implique directement le client final. Parmi les principaux KPI de transport, on peut évaluer :

  • La capacité de transport : ce KPI détermine l’utilisation maximale de la flotte en comparant la capacité totale disponible (en m3 ou en kg) à la capacité utilisée. Cela donne une indication sur l’impact du transport à vide sur les coûts logistiques.
  • La livraison à temps : directement liée à la logistique du dernier kilomètre, la livraison à temps correspond au nombre de livraisons réalisées dans les temps par rapport au nombre total de livraisons effectuées. Ce KPI s’exprime en pourcentage.
  • Le coût du transport : c’est un indicateur de performance stratégique, puisqu’il évalue la proportion du coût du transport sur le chiffre d’affaires réalisé. Plus il est faible, plus les flux logistiques sont jugés performants.

KPI de stockage : mesurer la performance de l’entrepôt logistique

Pour mesurer la performance d’un entrepôt logistique, on mesure les KPI de stockage. Ils concernent la gestion des entrées, des sorties, des stocks, des préparations de commande et des emplacements. Pour en citer quelques-uns :

  • Les codes SKU en stock : ils indiquent les niveaux de stock au sein de l’entrepôt logistique. Plus ils sont élevés, plus le risque de rupture de stock est faible. C’est une donnée nécessaire pour évaluer les besoins en réapprovisionnement.
  • La précision du picking : exprimé en pourcentage, ce KPI correspond au nombre de commandes réalisées sans erreur (en termes de produits) et dans le délai imparti. L’objectif est d’atteindre les 100 %.
  • Les jours « on-hand » : cet indicateur de performance désigne le temps qu’une référence passe au sein de l’entrepôt logistique. Son analyse permet d’ajuster le taux de rotation ou le réapprovisionnement des marchandises.

 

Les KPI sont au service de la performance logistique. Mesurer régulièrement leur évolution, qu’elle positive ou négative, permet d’ajuster les processus tout au long de la Supply Chain. Elle permet ainsi de trouver le juste équilibre entre la satisfaction client et une gestion optimale des ressources humaines, matérielles, financières et de temps.

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