Supply chain verte : l’avenir de la logistique ?

Les préoccupations environnementales modifient les comportements des consommateurs. Suite à la crise de Covid-19, 65 % d’entre eux déclarent vouloir veiller davantage à l’impact de leur consommation sur l’environnement*. Épuisement des ressources naturelles, réchauffement climatique, pollution : ce sont autant de problématiques écologiques par lesquelles ils se sentent concernés. De fait, les entreprises, elles aussi, doivent changer leurs pratiques pour répondre aux nouvelles exigences des consommateurs. Le secteur de la logistique n’échappe pas à la règle : il y joue même un rôle central, surtout avec l’essor du commerce en ligne. Selon un récent rapport du Massachusetts Institute of Technology*, les entreprises logistiques sont de plus en plus nombreuses à vouloir intégrer des pratiques durables et écologiques dans leurs processus. C’est ainsi que s’instaure une supply chain verte, qui pourrait bien représenter l’avenir de la logistique.

Qu’est-ce qu’une Supply chain verte ?

La chaîne logistique repose sur quatre piliers : l’optimisation des moyens, des coûts, des délais et de la qualité de service. Dans une Supply chain verte, s’ajoute à cela la réduction de l’impact des activités logistiques sur l’environnement. Pour y parvenir, une Supply chain verte implique la mise en place de mesures durables, valables pour l’ensemble de ces acteurs. Cela commence dès le choix des matières premières jusqu’au tri sélectif des emballages professionnels.

La mise en œuvre d’une logistique verte répond à plusieurs objectifs. Elle permet
d’abord de réduire l’empreinte carbone des entreprises, qui peut se mesurer selon la norme internationale NF EN 16258. La logistique verte agit en faveur de la réduction de la pollution de l’air, de l’eau, des sols, mais aussi sonore. Elle implique une meilleure gestion des ressources, dont celle des déchets.

Le concept de chaîne logistique verte affecte ainsi les processus, les infrastructures, les camions de transport, les flux de distribution et même l’entreposage des marchandises. Pour les acteurs de la logistique, tout l’enjeu consiste à trouver le bon équilibre entre les considérations économiques et écologiques.

Logistique verte : une opportunité pour les entreprises

Transformer la chaîne logistique pour qu’elle soit plus durable présente une réelle opportunité pour les entreprises.

C’est tout d’abord une affaire d’anticipation. Les entreprises qui, dès aujourd’hui, favorisent la durabilité de leurs pratiques se comportent en précurseurs. L’Union européenne a déjà instauré des réglementations qui prendront effet d’ici à dix ans. Celles-ci sont amenées à se multiplier compte tenu des préoccupations écologiques grandissantes.

Promouvoir une logistique plus verte a aussi l’avantage de séduire les consommateurs. De plus en plus sensibilisés à la cause environnementale, ils portent attention aux engagements des entreprises. Pour beaucoup, c’est d’ailleurs devenu un critère d’achat essentiel. La mise en place d’une logistique verte permet ainsi de gagner leur confiance et profite ainsi à l’image de marque de l’entreprise.

Les défis de la chaine logistique verte

Si elle apparait comme nécessaire, la transformation de la chaine logistique est toutefois confrontée à certains défis.

Tout d’abord, les acteurs de la logistique, notamment du transport, restent dépendants des énergies fossiles. Cela n’empêche pas le recours de plus en plus plébiscité aux énergies propres, comme le biocarburant ou l’électricité. Des entreprises ont d’ailleurs déjà opéré leur transition énergétique. C’est une réponse à l’augmentation des coûts du gazole et à la fiscalité environnementale qui incombe notamment aux entreprises de transport.

La logistique verte est aussi contrariée par les exigences des consommateurs adeptes du e-commerce. Bien que sensibilités à la cause écologique, ils demandent à être livrés toujours plus vite. L’impact environnemental de ce que cela requiert n’est alors pris en considération. La logistique du « dernier kilomètre » a pourtant un impact conséquent sur le trafic urbain et de fait sur les émissions de CO₂ et la pollution en ville. Pour livrer rapidement, qui plus est des commandes hétérogènes, les flux logistiques ou le taux de remplissage des camions ne sont pas toujours optimaux. La logistique du « dernier kilomètre » demande donc un réel effort de la part des entreprises.

La refonte du schéma logistique doit donc être globale. La Supply chain doit évoluer pour continuer de satisfaire ses clients en maîtrisant moyens, délais et coûts, tout en minimisant son impact sur l’environnement. Pour qu’elle soit efficace, la chaîne logistique verte suppose ainsi une collaboration de l’ensemble de ces acteurs.

Comment mettre en place une chaine logistique verte ?

La logistique verte peut être implémentée à plusieurs niveaux.

Elle commence dès la qualité de l’infrastructure. Une logistique verte suppose une construction respectueuse de l’environnement, idéalement certifiée par un label dédié (Breeam, HQE…). Celui-ci atteste des pratiques durables instaurées au sein de l’installation (économies d’énergie, choix des matériaux de construction, etc.).

La logistique verte influence aussi la stratégie d’achat et le choix des partenaires. Elle suppose de veiller aux caractéristiques des produits, à leurs procédés de fabrication et à la localisation des fournisseurs. Ces derniers sont idéalement situés à proximité pour limiter les temps de trajet et de fait les émissions de CO₂.

La Supply chain verte intègre également des processus en faveur du tri des déchets et du recyclage. Cela passe donc par le bon choix des emballages professionnels.

À l’intérieur de l’entrepôt, le stockage est plus efficace pour réduire les déplacements lors des étapes de picking ou d’inventaire, par exemple. Cela implique que la disposition des palettes de marchandises soit optimisée en ce sens.

Enfin, les domaines de la distribution et du transport sont probablement les plus stratégiques en matière de logistique durable. Les entreprises s’efforcent ainsi de réduire le nombre de camions en circulation (par la mutualisation du transport notamment), les distances parcourues, ainsi que les retours à vide. En raison des politiques environnementales en vigueur, le choix de la flotte est aussi clé.

La logistique verte tient ainsi compte de l’empreinte carbone des opérations tout au long de la Supply chain. Pour opérer une telle transformation, les entreprises doivent repenser leur organisation et innover. Cela exige notamment un meilleur suivi des processus du centre logistique grâce à la transformation numérique. Celle-ci est généralement associée à une automatisation des entrepôts. La centralisation des activités est aussi une solution concrète pour favoriser la logistique verte. En réunissant leurs activités dans une seule installation, les entreprises peuvent, par exemple, optimiser l’entreposage et le transport. La mutualisation des ressources est, en effet, une réponse efficace pour réduire l’impact des activités logistiques sur l’environnement. Pour les entreprises, c’est aussi potentiellement l’occasion de réduire leurs coûts grâce aux économies d’échelle.

* Sources :

« Comment le développement durable est un facteur déterminant de préférence d’achat pour les consommateurs », Capgemini Research Institute

« State of supply chain: Sustainability Report », Massachusetts Institute of Technology

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